L'aspect graphique des documents est élaboré par l'éditeur. L'utilisateur n'a pas à se préoccuper de la mise en page ou de la typographie des documents ; il décrit seulement leur structure logique (voir section 4) et il saisit leur texte (voir section 3).
À chaque type de document est associé un schéma de présentation, qui indique comment doivent être présentés les différents éléments qui constituent les documents de ce type et comment les attributs influent sur cette présentation. Les schémas de présentation sont écrits dans un langage appelé P (voir Les langages de Thot ) et, grâce à ce langage, on peut créer de nouveaux schémas de présentation (voir section 24.2).
Des feuilles de styles s'ajoutent aux schémas de présentation associés au type du document pour redéfinir ou étendre la présentation de certains documents. L'éditeur permet l'utilisation et la définition interactive de feuilles de style.
Les schémas de présentation permettent d'ajouter automatiquement dans l'image des documents certains éléments, dits éléments de présentation, qui ne font pas partie de la structure logique du document, mais qui sont là pour rendre cette structure plus claire. C'est par exemple le cas du mot « Résumé » qui précède l'élément logique de type Résumé, c'est aussi le cas des différents numéros.
Les numéros sont automatiquement maintenus à jour par l'éditeur lorsque la structure du document est modifiée. Ainsi, si on ajoute une section après cette section, on verra les sections suivantes changer de numéro automatiquement.
Les éléments de présentation ne font partie ni de la structure logique ni du contenu du document. Ils sont calculés par le système et l'utilisateur ne peut pas modifier directement leur contenu. On ne peut d'ailleurs pas positionner la sélection à l'intérieur de ces éléments.
Les éléments de présentation représentent l'élément logique auquel ils sont associés. En les cliquant avec le bouton gauche de la souris, on les sélectionne non seulement eux-mêmes, mais aussi l'élément logique qu'ils représentent.
À un même schéma de structure (donc à un type de document) peuvent correspondre plusieurs schémas de présentation. Un schéma de présentation par défaut est spécifié dans le fichier .conf (voir section 23.2) et c'est ce schéma de présentation qui est associé à un document lors de sa création.
À tout moment, l'utilisateur peut changer de schéma de présentation, par la commande « Présentation document » du menu « Présentation ». Cette commande affiche le menu des différents schémas de structure utilisés par le document, le premier schéma étant celui qui définit le type du document, les autres étant les schémas des types des autres objets du document (Paragraphe, Table, Math, etc.). En choisissant l'un de ces schémas de structure, on obtient un autre menu qui donne la liste des schémas de présentation qui peuvent s'appliquer à ce schéma de structure ; l'entrée grisée de ce menu indique le schéma de présentation actuellement utilisé. Une fois ce choix fait, l'éditeur réaffiche le document en utilisant ce schéma de présentation pour présenter tous les éléments définis dans le schéma de structure choisi.
Cette opération peut être répétée pour d'autres schémas de structure et peut être effectuée à tout moment.
À titre d'exemple, on peut choisir un schéma de présentation sans pages pour ce document et constater que lorsque la fenêtre change de largeur, le document est remis en forme pour occuper toute la largeur de la fenêtre. Si on retourne, toujours par le moyen de la commande « Présenter », à un schéma avec des pages, on peut constater que le changement de la largeur de la fenêtre est sans influence sur le formatage du document. Cela est dû au fait que ces deux schémas de présentation utilisent différemment la largeur de la fenêtre.
La présentation engendrée automatiquement à partir des schémas de présentation (voir section 8.2), appelée présentation générique, peut être modifiée pour un élément particulier du document. Cet élément possède alors une présentation spécifique. La présentation spécifique permet de modifier l'aspect du texte ou des éléments graphiques (voir section 18.1.2), la couleur ou le formatage des éléments d'un document ; cela se fait par le sous menu « Présenter élément » du menu « Présentation ». Elle permet aussi de modifier la position ou la dimension des éléments.
Pour modifier l'aspect des caractères d'une partie d'un document, il faut d'abord sélectionner cette partie (voir sections 3.2 et 4.1), qui peut aussi bien se limiter à quelques caractères que comprendre plusieurs éléments logiques. Il faut ensuite choisir l'entrée « Caractères » du sous menu « Présentation élément », ce qui affiche le formulaire « Caractères ».
Lorsque le formulaire « Caractères » s'affiche, il indique les caractéristiques typographiques que possèdent les caractères du premier élément sélectionné.
Ce formulaire permet de changer une ou plusieurs caractéristiques typographiques des caractères contenus dans la partie sélectionnée : la police, le style, le corps, le soulignement et l'épaisseur des traits de soulignement. Il y a un menu pour chacune de ces caractéristiques.
Les modifications faites sur l'aspect du texte ne concernent qu'une vue : celle dans laquelle la sélection a été effectuée.
Le formulaire « Caractères » associe des caractéristiques typographiques aux éléments sélectionnés eux-mêmes et non pas directement aux chaînes de caractères qu'ils contiennent (sauf, évidemment, si la sélection porte sur des chaînes de caractères). C'est le schéma de présentation qui fait que les feuilles de texte de la structure logique héritent des caractéristiques typographiques portées par leurs ascendants. Mais certains schémas de présentation peuvent ne pas spécifier d'héritage.
À titre d'exemple, on peut sélectionner ce paragraphe et lui associer la police Courier, puis sélectionner la section 8.3.1 et lui associer la police Helvética : tout le texte de la section passe en Helvética par héritage, sauf le texte de ce paragraphe qui reste en Courier (pour rétablir la police d'origine sur cette section, voir 8.3.6).
Pour modifier l'aspect des éléments de base graphique d'un dessin comme celui de la 4, on sélectionne d'abord la partie concernée, puis on affiche le formulaire « Graphiques », en utilisant l'entrée « Graphiques » du sous menu « Présentation élément».
[Here is a Drawing]Figure 4 - Aspect des éléments graphiques
Le formulaire « Graphiques » permet d'agir sur le style des traits, leur épaisseur et le motif de remplissage des éléments fermés.
Comme pour les caractéristiques typographiques des caractères, l'aspect graphique affecté de cette façon ne concerne qu'une vue (celle où la sélection a été faite), il porte directement sur les éléments sélectionnés et est transmis par héritage (si le schéma de présentation le spécifie) aux éléments graphiques de base.
Pour plus de détails sur l'édition des graphiques, voir section 18.
Pour modifier la couleur d'une partie de document, il faut sélectionner l'entrée « Couleurs » du sous menu « Présentation élément ». La palette des couleurs est alors affichée. Cette palette permet de colorier très simplement la partie sélectionnée : en cliquant sur une case de la palette avec le bouton gauche de la souris, on affecte la couleur de cette case aux tracés des éléments sélectionnés ; avec le bouton du milieu ou de droite, on affecte la couleur de fond. Pour que la couleur de fond ait un effet sur un élément graphique, il faut aussi spécifier le motif de remplissage de cet élément (voir section 8.3.2), puisque par défaut, les éléments graphiques n'ont pas de remplissage. Les boutons de droite et du milieu affectent un motif de remplissage uniforme aux éléments graphiques, de sorte qu'ils sont effectivement remplis de la couleur choisie.
Comme pour les caractéristiques typographiques des caractères ou l'aspect des éléments graphiques, les couleurs spécifiques ne concernent qu'une vue (celle où la sélection a été faite), elles portent directement sur les éléments sélectionnés et sont transmises par héritage (si le schéma de présentation le spécifie) aux éléments de base (textes, graphiques, images).
Pour modifier le formatage des paragraphes et des autres éléments mis en lignes, il faut utiliser le formulaire « Format », obtenu par l'entrée « Format » du sous menu « Présentation élément».
Ce formulaire permet de changer un ou plusieurs paramètres de formatage des éléments sélectionnés : mode d'alignement, valeur et sens du renfoncement de la première ligne, justification, interligne, et coupure des mots en fin de ligne.
Comme pour les caractéristiques typographiques des caractères, l'aspect des éléments graphiques ou les couleurs, le formatage spécifique ne concerne qu'une vue (celle où la sélection a été faite), il porte directement sur les éléments sélectionnés et est transmis par héritage (si le schéma de présentation le spécifie) aux éléments de leur descendance.
Les changements de position et de dimension des différents éléments se font à l'aide de la souris et sont indépendants de la sélection courante. En appuyant simultanément sur la touche Control du clavier et sur le bouton gauche de la souris, on peut déplacer l'élément sur lequel se trouve la souris. L'élément concerné apparaît alors encadré et le curseur indique les directions dans lesquelles cet élément peut être déplacé. Les mouvements de la souris déplacent le cadre et, dès que le bouton est relâché, l'élément prend la position indiquée par le cadre. Comme pour la sélection, la position de la souris détermine l'élément qui sera déplacé.
Les changements de dimension se font de façon analogue, mais en utilisant le bouton du milieu de la souris.
Les changements de position et de dimension peuvent s'appliquer à tous les types d'éléments ; ils ne sont pas réservés aux seuls éléments graphiques (voir section 18). On peut s'en rendre compte en déplaçant ou en retaillant ce paragraphe.
Les possibilités de changement de position et de taille des éléments sont définies par le schéma de présentation. C'est la raison pour laquelle, toutes les opérations ne sont pas possibles pour tous les éléments : on ne peut pas changer directement la hauteur d'un paragraphe, mais on peut changer sa largeur.
Il est toujours possible de supprimer la présentation spécifique sur une partie ou sur la totalité du document, lorsqu'on veut rendre au document l'homogénéité de sa forme graphique, telle qu'elle est définie par le schéma de présentation.
Pour les caractéristiques caractères, graphiques, couleurs, format, cela se fait par l'intermédiaire des formulaires de présentation (8.3.1 à 8.3.4), en sélectionnant l'entrée « défaut » de chacune des entrées de menu du formulaire. Si la géométrie des éléments à été modifiée (8.3.5), il est possible de revenir à la géométrie standard en sélectionnant les éléments et en activant la commande « Géométrie standard » du menu « Présentation élément ».
Les feuilles de style permettent de définir ou d'étendre les règles de présentation du schéma de présentation associé au type du document. L'éditeur permet d'associer des feuilles de style aux documents et d'éditer ces feuilles. La gestion des feuilles de styles n'est intégré dans Thot dans un but expérimental, à ce titre, cette fonction n'est pas complètement implementée et est passible d'erreurs.
Les feuilles de styles sont définies dans la syntaxe CSS (Cascading Style Sheets). Une règle simple en CSS se compose d'un sélecteur, d'un attribut et d'une valeur.
Le sélecteur définit la portée d'application de la valeur affectée à l'attribut de présentation. Par exemple, la règle Paragraphe { color:red } attribuera la couleur rouge à tous les paragraphes du document.
Il est possible de préciser plusieurs attributs pour un même élément :
Paragraphe { color:red; font-size:small }
On peut aussi grouper les sélecteurs, pour attribuer la même règle de style à plusieurs éléments :
Liste, Exemple { color:red; font-size:small }
Les règles de style peuvent être regroupées en catégories en fonction des attributs et des types qu'elles affectent. Ces catégories sont [4]:
L'entrée « Feuilles de styles » menu « Présentation » permet de voir les feuilles de style associées au document par ordre de priorité décroissante. Le formulaire permet d'associer une nouvelle feuille de style (Ajouter...), de supprimer la feuille sélectionnée et de changer l'ordre de priorité des différentes feuilles associées document.
Les références aux feuilles de styles sont sauvegardées avec les documents qui les utilisent. Lors de l'ouverture ultérieure du document, les feuilles de styles utilisées sont automatiquement chargées et appliquées.
L'éditeur propose des façons de définir une règle de style :
par la généralisation d'une règle de présentation spécifique.
L'entrée « Styles » du menu « Présentation » affiche un formulaire permettant d'éditer les règles d'un feuille de style. Ce formulaire compose de deux sélecteurs : le premier « Feuille de style » permettant de choisir la feuille de style à éditer, l'autre « Règles de style » permettant de sélectionner la règle de cette feuille que l'on veut modifier. La zone de texte sous le sélecteur permet d'éditer la règle sélectionnée. La rangée de boutons à la droite permet de définir la règle de type à l'aide des formulaires de présentation spécifique (« Caractères », « Couleurs », « Graphiques », « Format »).
Le formulaire « Règles de style » permet également de dupliquer ou d'effacer une règle existante.
L'entrée « Styles par l'exemple » du menu « Présentation » permet la définition d'une règle par généralisation de la présentation spécifique d'un élément. Le formulaire affiche la règle de style correspondant à la règle de présentation de l'élément et propose différents sélecteurs en fonction du contexte de l'élément sélectionné. Cette fonctionalité n'est pas implémentée dans cette version de l'éditeur.
Les schémas de présentation peuvent définir des pages ou ne pas en définir. Pendant la phase d'écriture d'un document, il n'est pas utile de découper le document en pages, mais cela devient nécessaire pour l'impression.
Le format des pages est défini dans les schémas de présentation : hauteur, largeur, marges, numérotation, contenu des hauts et bas de pages, etc. Les schémas de présentation permettent également d'exprimer des contraintes sur la position des sauts de page, pour éviter, par exemple, de séparer un titre de section du début du paragraphe suivant ou de couper un paragraphe juste après la première ligne ou juste avant la dernière (veuves et orphelins).
Contrairement aux autres aspects de la présentation, la mise en page n'est pas assurée en permanence par l'éditeur, mais seulement sur demande de l'utilisateur.
Lorsqu'on utilise un schéma de présentation qui spécifie des pages, les deux premières entrées du menu « Pages » permet de demander le découpage du document en pages pour une seule vue ou pour toutes les vues :
Pour un gros document, la pagination peut prendre un peu de temps. On peut suivre l'avancement de ce processus dans la zone de messages de la fenêtre Thot, où le nom de la vue et le numéro de la page traitée s'affichent pendant toute l'opération.
Les commandes de pagination automatique insèrent des éléments « saut de page » dans le document. Ces éléments sont sauvés avec le document. Ils peuvent être manipulés comme tout autre élément du document [5] ; il est en particulier possible d'en supprimer ou d'en insérer à tout endroit du document, pour modifier le résultat des commandes de pagination automatique.
Pour supprimer un saut de page, il suffit de sélectionner l'élément correspondant (voir section 4.1), par exemple en cliquant sur le filet qui représente la limite d'une page, et de le détruire (voir section 4.4), par exemple par la touche Delete.
Pour insérer un saut de page, il faut sélectionner un élément ou une chaîne de caractères et appeler la commande « Insérer un saut de page » du menu « Pages ». Cette commande affiche un menu qui permet de choisir la position du saut de page à créer : soit devant, soit après la partie sélectionnée. Les sauts de page insérés de cette façon sont conservés lorsque le document est remis en pages par les commandes de pagination automatique. On peut les supprimer comme n'importe quel autre saut de page.