The Project Gutenberg EBook of L'anti-moine, by Anonymous This eBook is for the use of anyone anywhere in the United States and most other parts of the world at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.org. If you are not located in the United States, you'll have to check the laws of the country where you are located before using this ebook. Title: L'anti-moine Author: Anonymous Release Date: March 7, 2020 [EBook #61571] Language: French Character set encoding: ISO-8859-1 *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK L'ANTI-MOINE *** Produced by René Galluvot (This file was produced from images generously made available by the Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr) L'ANTI-MOINE. Nos Numerus sumus & fruges consumere natis. ÉPÎTRE. AUX ETRES PENSANTS. A tous les Etres pensants, morts, nés & à naître, Salut, joie, bénédiction, santé. Que chacun prenne ce qui lui convient, je ne me charge en aucune façon de faire les lots, j'aurois trop à courir. Mes chers confreres, je vous dédie l'_Anti-moine_, bien persuadé qu'en votre qualité d'Etres pensants, vous pensez comme moi sur le compte de tous les faquins de Moines. Ce sont tous autant de Menins de la Cour de Belzebuth, qui, avec le titre de Religieux, se moquent de la Religion, & la font servir à leurs passions: il y a bien des siécles que cette mascarade dure, il est tems que le Carnaval finisse. Des Serinettes humaines, accoutumées à siffler des pensées, m'accuseront peut-être d'en avoir trop dit sur leur compte; sont-elles faites pour penser? Non: doivent-elles être écoutées! Point du tout. Vous ne me ferez point de reproche, cela me suffit. Vous me demanderez quel est le motif qui m'a engagé à traiter cette matiére: l'esprit du patriotisme. La réforme des Moines produiroit au Roi des ressources immenses, tandis que leur existence ne produit aucun bien. Qu'on supprime les Moines, ou, ce qui reviendroit bientôt au même, qu'il leur soit fait défense de recevoir des Religieux avant vingt-cinq ans; qu'on donne à ceux qui existent une pension de trois cens livres; que le Roi prenne le reste pour aider à payer les dettes de l'État & à soulager ses peuples comme il le desire: ceci joint aux autres moyens que la sagesse du ministere employe, ne tarderoit pas à liquider les dettes de la France, & nous pourrions sans Moines, plutôt que sans argent, nous rédimer des pertes que nous avons faites, & voir notre Patrie reprendre son ancienne splendeur. Mais, dirons de petits génies, ôter les biens donnés aux Moines, ce sont des biens consacrés à Dieu même, ce seroit les profaner que de détourner leur destination à un autre usage que celui pour lequel ils ont été donnés. Ce seroit les profaner! Répondez-moi petits échos monastiques, ne sont-ils pas cent fois plus profanés, ces biens, lorsque les mêmes Moines s'en servent à entretenir des filles, à se nourrir voluptueusement, à se loger splendidement? voilà cependant l'emploi qu'ils en font. Concevez donc, si vous pouvez le concevoir, que les Fondateurs n'ont eu d'autre intention que d'aider des pauvres, à se nourir pauvrement; que les donations multipliées les ont rendus riches, que les richesses les ont remplis d'orgueil, & que l'orgueil a apporté dans les Cloîtres tout autant de péchés mortels que la Religion en compte, & que le coeur humain en peut contenir. J'entends un escadron coiffé, prendre leur défense, & dire: mais ils prient Dieu pour notre conversion. Allez, bonnes femmes, allez, qu'ils prient Dieu pour la leur, ils auront assez à faire. Si vous fondez votre salut sur de semblables priéres, je le crois bien avanturé. De prétendus politiques viennent encore à la charge, & me disent que les Cloîtres sont des asyles bien commodes pour des familles nombreuses ou ruinées. Je n'ai qu'une demande à faire à ces Messieurs: comment fait-on dans tous les Royaumes & Républiques où le nom de Moine n'est pas connu? D'ailleurs tout Etre pensant trouvera indigne & dénaturé à des peres & meres de forcer des enfants à s'ensevelir tous vivants dans un Monastére; ils leur ont donné la naissance pour contenter leurs plaisirs, ils leur donnent la mort pour satisfaire leur cupidité; est-il rien de plus affreux? Quand on ne retireroit de l'abolition des Moines que l'avantage d'empêcher des Citoyens d'être toute leur vie malheureux, n'est-ce pas un motif assez puissant pour la faire desirer? Mais je dis plus, sans craindre de contredit, c'est qu'il y auroit baucoup à gagner pour la Religion; les momeries seroient supprimées avec leurs Auteurs, Dieu auroit des adorateurs en esprit & en vérité, le Roi des sujets fidèles, l'État des Citoyens utiles, les peres des enfants soumis, les enfants des peres tendres & attachés, les maris des femmes chastes, & la manufacture des Enfants trouvés tomberoit au moins de moitié. [Illustration] L'ANTI-MOINE Orgueilleux Fainéants, dont la molle indolence Végete dans les bras d'une crasse ignorance, Vous qui ronflants en paix à l'ombre des Autels, Jouissez des travaux du reste des mortels; 5 Frêlons du genre-humain, immortels Cénobites, Lisez-moi sans froncer vos sourcils hypocrites; Déjà j'entends des voix s'élever dans les airs, Qui condamnent au feu mes véridiques Vers, Déjà j'entends sonner le tocsin fanatique, 10 Et nombre de Cagots me traiter d'hérétique. Sur un simple début s'enflammer de courroux: C'est mal édifiant: dévots soyez plus doux. Quand j'aurai démontré, mes très-Révérends Peres, Que vous êtes de trop sur les deux hémispheres, 15 Que le bien de l'État, de la Religion, Exigeroit de vous totale extinction; Qu'il n'est plus ici-bas de successeurs d'Antoine, Que vous ne possédez que l'esprit & la couene, De certain animal sale, avide, grognon, 20 Qui jadis eut l'honneur d'être son Compagnon: Alors criez, alors, criez au Moinicide, Et cherchez pour vengeur quelque nouvel Alcide; Je vais en attendant, Messieurs les gens de rien, M'amuser aux dépens de quiconque appartient. 25 Le tems passé n'est plus, la nouvelle est certaine, Je la tiens d'un Gascon, d'un habitant du Maine, D'une vieille Pucelle à qui la vétusté, Pour cause, a fait donner le nom d'antiquité; Et moi quoiqu'Anti-Moine, & d'ailleurs bon Apôtre, 30 Je me sens vétuster tout aussi bien qu'un autre. Or donc puisque tout passe & vétuste ici-bas, Freres, votre Institut n'est point exempt du cas. Pour s'en convaincre il n'est que d'ouvrir la Légende, Des Fondateurs à vous la différence est grande; 35 Dans d'arides déserts, quels spectacles nouveaux! Je vois des corps vivants habiter des tombeaux, Vivres d'herbes, de fruits, de feuilles, de racines, Et se couvrir le corps de coups de disciplines? Pour s'habiller ainsi des chausses au pourpoin, 40 De Tailleur ni d'étoffe il n'étoit nul besoin, Un Cordier suffisoit à toute une famille, Et Lice étoit la peau, grâce à la sainte étrille; Aussi, mes bons amis, dans ces siecles un Saint N'étoit qu'un paquet d'os couvert d'un parchemin; 45 L'on ne connoissoit point chez les vrais Solitaires, Ces superbes Palais mal nommés Monasteres, Dont la magnificence & l'extrême beauté, Font un si grand contraste avec l'humilité; Ils n'avoient ni trésors, ni chartriers, ni titres, 50 Et l'on ne fit jamais assembler leurs Chapitres. Pour poursuivre en Justice un pauvre Paysan, Qui, sur leur Marquisat, eût tué lievre ou faisan; L'eusses-tu deviné, très-odorant Pancrace, Que les Marquis tondus auroient des Gardes-chasse? 55 Des Carcans, des Prisons, des Procureurs-Fiscaux, Pour servir de pendants à ces originaux, Qu'on nomme des Baillis dans ton vieux Dictionnaire? Ces termes ne sont point, je le sais; mais qu'y faire? C'est la mode aujourd'hui. Ces Hauts-Justiciers 60 Tranchent du Grand-Seigneur, ont leurs Officiers, Leurs armes, en un mot toute la prétintaille Qui sied, on ne peut mieux, à pareille canaille! Faut-il après cela s'étonner que l'orgueil De tout chef enfrocqué soit l'ordinaire écueil, 65 Et qu'un Moine sorti du sein de l'indigence, Se fasse reconnoître à des traits d'impudence? Chaste à peu près comme humble, on voit un Capuchon, Faire le joli coeur, servir de greluchon, Et risquer à gagner, sauf respect du cilice, 70 Certain petit bobo qui rime à pain d'épice: Sans affaire, & nourris à bouche que veux-tu, Bien mangeants, bien dormants, mal fessé, bien vêtu: Hélas, Pancrace! hélas, cette chair, cet argile Regimbe, se souleve & devient indocile! 75 L'on a beau méditer le profond Rodriguès, Sa morale à vingt ans est du jus d'Aloès, Et le plus grand Docteur est mis à la renverse, Dès qu'un joli minois prêche la controverse. Si l'Etre souverain formant tes penaillons, 80 Les eût paîtris sans yeux, sans mains, sans orillons, Ou si le saint-Capuce, avec le Scapulaire, Étoit un talisman de vertu singuliere, Qui changeât le penchant & l'inclination, Que tous les hommes ont pour certaine union, 85 Je leur crierais... Tout beau... n'allez pas à la pomme; Mais ils sont comme nous enfants du premier homme, Et l'aiguille aimantée en tournant vers le Nord, Apprend à tout mortel s'il a raison ou tort. Grand Saints, que nous fêtons dans le sacré Grimoire, 90 Si vous êtes instruits au séjour de la gloire, Combien par vos enfants il est fait de cocus; Que vous devez gémir sur les moeurs des reclus, Chaque jour, chaque instant nouvelle historiette! Le mois passé Cloris au son d'une clochette, 95 Suivoit un Chévrotin égaré dans les bois; Elle court, elle pleure, & d'une tendre voix, Invite l'animal à se rendre auprès d'elle; Le petit ingrat, sourd aux plaintes de la belle, S'approche, fuit, revient, & par mille détours 100 Vient à bout d'égarer la bergere à son tour: Il s'arrête à la fin... elle vole... je n'ose Achever le récit de la métamorphose, Ni peindre en quel état étoit un **** Qui jouoit ce jour-là rôle de Chévrotin, 105 Passons-leur cet article en faveur des Vestales, Et des enfants trouvés fabriqués sans scandales; Ce n'est qu'en chiffonnant un peu le célibat, Qu'ils se rendent par fois utiles à l'État. Car du reste à quoi bon, dites-moi je vous prie, 110 Ce tas de fainéants à charge à la Patrie, Qui, sous des étendarts de diverses couleurs, Font honorablement le métier de voleurs? Ils ont fait, nous dit-on, le voeu de ne rien faire, Le sacrifice est grand; eh bien, qu'on les enterre; 115 Je crois un Moine propre à faire un gros fumier, Et j'en voudrois avoir cent dans mon légumier. Pour la Religion n'est-il pas ridicule De voir un grand Escroc grimpé sur une mule, Aller de porte en porte & d'un ton patelin, 120 Vous demander la bourse au nom de saint Guilain? Cette oeuvre, qui chez eux passe pour méritoire, Laisseroit très-souvent du vuide au Réfectoire, S'ils ne faisoient trafic de Prédication, De Messe, de Relique & d'Absolution. 125 Plus habiles cent fois que tous les Trismégistes, Un mot se change en or soufflé par ces Chimistes, Pour tout genre de maux ces médecins d'oisons Ont des remedes sûrs. Trois fois trois oraisons, Par mystique calcul composent la neuvaine; 130 Infusez-les dans l'eau de certaine fontaine, Laissant tomber neuf fois de l'argent dans le tronc, Pour fournir de chandelle au bienheureux Patron, Par-là, vous disent-ils, il est indubitable, Que vous vous renderez le grand Saint favorable; 135 Et comme en cour céleste il a baucoup d'accès, Vous pouvez vous flatter du plus heureux succès. Lecteur, vous le savez, tel est sans hyperbole Des pieux Charlatans le commun protocole; Je ne parlerai pas de ces colifichets, 140 Qu'ils donnent aux dévots pour de Saint osselets. Il n'est point dans le Ciel une ame sainte & pure, Dont ils n'ayent l'étui, du moins la garniture, Et la fête d'un Saint, fût-il Messire Ustus, A deux liards l'Évangile, y compris l'Orémus; 145 Hé tout bien bredouillé, dans une matinée, Leur produit de quoi vivre un demi-quart d'année. L'ignorance du peuple est pour eux un trésor, Sa superstition la clef du coffre-fort. Oui, tout est profané par ces ames profanes, 150 Qui du premier moteur se disent les organes. Et les Moines ont fait bien plus de libertins, Que les Bayles, les Loks, les Orgers, les Latins. Avant que saint François inventât la besace, Avant que Loyola suspendît sa cuirasse, 155 Avant que saint Benoît eût fui dans les déserts, Avant que Dominique eût mis l'Espagne aux fers, Avant que saint Bernaard prêchât la fin du monde, Tout n'alloit-il pas bien sur la machine ronde? Si donc tout alloit bien, pesons quel est le mieux; 160 Que nous a procuré l'état Religieux? De prime abord je vois le fougueux Monachisme, Descendre du désert pour fomenter le schisme, Le faux zèle le guide, & l'orgueil le soutien; Qui le méconnoîtroit à son hardi maintien? 165 Il éleve la voix, & d'un ton de Prophête, Qu'on écoute, dit il, du très-haut l'Interpréte; Peuples, reconnaissez celui-ci pour Pasteur, Et chassez celui-là comme un Usurpateur. Il dit, & sur le champ donnant lui-même exemple, 170 Un bâton à la main il courre vers le temple; Le peuple suit ses pas & bien-tôt en tout lieu, Le sang coule par flots pour la gloire de Dieu. Qu'on parcoure l'Histoire, on trouve en chaque plage Des Moines furieux respirants le carnage, 175 Allumer le flambeau de la sédition, Et partout être Chefs de conspiration. Est-il un seul Royaume où les fils d'Euménides, N'ayent ensanglantés leurs poignards homicides? France, tu pleure encor la mort du Grand Henry, 180 Et tu frémis au nom de la saint Barthelemi. C'étoit fait d'Albion, elle éclatoit en foudres, Si l'on n'eût découvert & la meche & les poudres: Un Moine avoit formé le complot odieux, D'unir à certain jour la terre avec les Cieux. 185 Et toi, Lisbone, & toi, quel peut donc être l'astre Qui te fait éprouver le plus affreux désastre? Neptune & les Volcans conjurés contre toi, Étonnent l'univers... mais c'est peu... de ton Roi Je vois couler le sang. Quel monstre détestable 190 A pu porter ces coups? Est-ce un Moine, est-ce un Diable? C'est l'ensemble des trois d'où sans doute est venu L'animal formidable appellé tricornu. Non, sans peines, enfin il est proscrit de France, Et les jours de nos Rois seroient en assurance, 195 Si Thémis envoyoit le reste des Paters, Prendre pour leur santé l'air natal aux Enfers. Tant que nous souffrirons chez nous les Mascarades, Attendons-nous toujours à quelques Sérénades: Un Cénobite oisif est capable de tout, 200 Et je m'y fierois moins qu'à l'homme le plus fou. Si dame Oisiveté de tout vice est la mere, Le Moine son époux en doit être le pere: C'est la réflexion de Monsieur mon Curé, Bon, brave, bas-Norman, fin gourmet en poiré. 205 Les Couvents, selon lui, sont des ménageries D'animaux élevés dans l'art des seigneries, Qui par l'heureux talent de tromper nos ayeux, Leur ont escamoté les biens de leurs neveux. Sans cesse ils leur prêchoient que la rouille du crime, 210 S'enlevoit avec l'or comme avec une lime; Que d'un Moine les fouets, les jeûnes, les vertus, Appliqués aux méchants en faisoient des Élus. La fesse d'un reclus mise en boeuf à la mode, Sembloit à nos Gaulois pénitence commode; 215 Ils comptoient bien par-là préserver leur gigot De l'appétit strident du seigneur Astarot. C'est par semblables tours & par de tels manéges, Qu'ils se sont faits donner biens, terres, priviléges, Et que dans mon canton, séjour des malheureux, 220 Six Moines bien nourris font jeûner deux cens gueux. C'est, si je ne me trompe, à ces tems de berlues, Qu'on doit l'invention des portions congrues, Par laquelle un Curé de cent écus dotté, Observe à leur acquit le voeu de pauvreté. 225 Moi je suis dans le cas. D'un très-bon bénéfice, J'ai les charges, le titre, avec le desservice, Et Messieux les Cagots par le plus grand abus, Sans fatigues ni soins ont tous les revenus. Qu'il pleuve, neige, vente, il survient un malade, 230 Pour l'aller secourir je quitte ma rasade, Tandis que les caffarts se donnant du bon tems, Boivent à la santé du pauvre combattant. Heureux & trop heureux qui, dans son voisinage, N'a point de ces oisons de sinistre plumage, 335 Qui fourbes & manteurs, traîtres & envieux, En vous assassinant font au Ciel les doux yeux: Tel fut le résultat & la deuxologie, Que tira mon Curé de son apologie. Tout Lecteur éclairé sera de son avis, 240 Et dira comme lui: S'il n'étoit ni Dervis, Ni Poux, ni Maltotiers, ni Puce, ni Punaise, Hélas! que tout François dormiroit à son aise! NOTES 2. VERS. D'une crasse ignorance. _Dans les siecles d'ignorance les Moines étoient des savants, par la raison que dans le Royaume des aveugles, les borgnes sont Rois. Une infinité de gens peu instruits partent de là pour dire qu'on a beaucoup d'obligation aux Moines. Sans déguiser leurs travaux, de quoi leur est-on redevable? de quelques Commentaires, où selon la pensée d'un Auteur moderne, le sens commun garde l'incognito. C'est aux Libraires ruinés que j'appelle de cette obligation. Ils ont défriché des terreins incultes? qui est-ce qui en a le profit?_ 5. Immortels Cénobites. _Les Naturalistes prétendent qu'il y a des animaux qui multiplient sans le concours d'un sexe différent. Ne seroit-ce point des Moines dont ils ont prétendu parler?_ 10. Me traiter d'Hérétique. _Tout Écrivain qui parle contre les Moines est traité par ces Messieurs d'homme sans Religion: il a été un tems où l'on eût couru moins de risque à parler contre Dieu qu'à parler contre eux. Aujourd'hui chacun sait à quoi s'en tenir sur leur compte. L'abus qu'ils font de leurs richesses immenses, la façon cavaliere dont ils traitent la Religion, l'intérêt sordide qui les anime sont autant de voix qui reclament leur destruction._ 33. Pour s'en convaincre. _Les Légendes des Saints sont vraies ou fausses. Si elles sont fausses, on a tort de les donner pour vraies. Si elles sont vraies, comment nos Moines osent-ils se dire leurs Disciples?_ 46. Les superbes Palais. _L'on conserve précieusement & ridiculement à Clervaux la Grotte de saint Bernard, que l'on montre aux Étrangers. Cette Grotte rime, on ne peut mieux, avec le Palais de l'Abbé & des Moines._ 54. Que les Marquis tondus. _Le fils d'un Valet de charrue est d'une jolie figure; auprès des Moines comme auprès de tous les hommes la beauté a été, est & sera toujours une lettre de recommandation. On s'intéresse à cet enfant, autant quelquefois pour sa mere que pour lui, on lui fait servir des Messes, apprendre le Latin, à quinze ans il fait son Noviciat, à seize ses Voeux; pour peu qu'il ait d'intelligence on le met dans les charges dès qu'il est Prêtre; & vous entendez dire à ce Valet métamorphosé en Moine, mes gardes ont chassé pour traiter mes Officiers. En général les Moines les plus impudents sont ceux qui sortent de la plus basse extraction._ 67. Chaste à peu près. _L'humilité est une vertu beaucoup plus facile à pratiquer que la chasteté. L'une est conforme à la droite raison, l'autre est contraire aux loix de la nature. Pour être humble, il ne faut que prêter une oreille attentive à la raison, qui nous dit que les avantages de l'esprit, du corps, de la fortune, ne sont point notre ouvrage. Que nous pouvions naître dans la pauvreté comme dans l'opulence, contrefait comme bien fait, sans esprit comme avec de l'esprit. Mais pour être chaste, il faut sans cesse aller contre un torrent qui nous entraîne. Mille objets séduisants, nous disent que nous sommes faits pour eux, & qu'ils sont faits pour nous. Aussi n'ai-je jamais pu voir sans frémir des jeunes nés enfants de seize ans prononcer le voeu redoutable? Supposons qu'un enfant en maillot eût la faculté de parler, il n'a point de dents, la bouillie lui paroît sa véritable nourriture, il fera si on le veut dans le tems le voeu de ne manger ni pain, ni viande, ni fruits. Les dents viennent avec l'âge; les dents venues, son premier raisonnement sera de dire: Le Créateur a fait les fruits pour l'usage de l'homme, il m'a donné des dents pour les manger, est-ce l'offenser que d'user de ses bienfaits? Qu'on ne fasse des voeux qu'à l'âge de vingt-cinq ans, on les fera avec connoissance de cause, il y aura beaucoup moins de Prévaricateurs, & beaucoup plus de bons Moines._ 87. Et l'aiguille aimantée. _Le beau sexe est l'aimant de la nature humaine._ 103. Ni peindre en quel état. _Je n'ai point voulu nommer le Corps auquel cette histoire appartient en propre, pour deux raison: La premiere, parce que j'ai lu dans la Civilité qu'il n'étoit point poli de montrer les gens au doigt: or nommer quelqu'un ou le montrer au doigt, c'est bonnet blanc, blanc bonnet: la seconde, c'est qu'il peut se trouver d'autres Corps qui pourroient revendiquer la même histoire, comme en étant les vrais propriétaires. Il ne convient pas de faire tort à personne._ 112. Font honorablement. _On peut regarder tous les Ordres rentés comme les troupes réglées du Pape. Ils ont une bonne paye, & servent très-mal. Pour tous les Mandians, ce sont les troupes légeres qui vivent de contributions. Au scandale près, ce sont de bonnes gens._ 121. Cette oeuvre qui chez eux. _Les Moines se font un mérite de la mendicité: ils s'imaginent que demander la caristade au nom de Dieu, est un acte qui honore infiniment la Divinité. Saint Paul, les Apôtres, les premiers Solitaires vivoient du travail de leurs mains, & gagnoient encore de quoi soulager les pauvres; les tems sont changés, cette mode est passée, & leur unique travail aujourd'hui est de dire des Messes pour de l'argent. Dans certaines Églises ils ont des Autels privilégiés, où la Messe se paye plus cherement, parce que sans doute le saint Sacrifice a sur ces Autels plus de vertus que sur d'autres._ 141. Il n'est point dans le Ciel. _Tout le monde sait jusqu'où va l'abus des Reliques, & combien il y en a d'apocryphes. Tous les Moines en ont des magasins, qu'ils exposent de tems à autre à la vénération des Fideles, avec un Écriteau à la porte qui annonce l'Indulgence pléniere. Le peuple qu'ils entretiennent dans l'ignorance, trouve bien plus aisé de se confesser sans se corriger, que de travailler sérieusement à la réforme de ses moeurs; & il a tant de foi aux Saints, qu'on voit journellement dans nos Églises ce même peuple rire & causer en présence du Saint Sacrement exposé, & faire très-dévotement sa priere vis-à-vis une chasse dans laquelle est renfermée une Relique._ 151. Et les Moines ont fait. _L'on ne doit attribuer qu'aux Moines l'esprit d'irreligion qui regne actuellement en France. Il y en a si peu de bons & tant de mauvais, ils font l'Office d'un air si dissipé & si scandaleux, ils menent une vie si licentieuse, qu'ils donnent à penser qu'ils ne croyent pas un mot de ce qu'ils nous prêchent. Ce sont des Acteurs qui jouent leur rôle, & pourvu qu'ils emportent l'argent du Spectateur, le reste leur importe peu._ 159. Si donc tout alloit bien. _Le Christianisme n'a jamais été à un plus haut degré de sainteté & de perfection que dans la primitive Église. Y avoit-il des Moines dans ce tems-là? Non. L'époque de leur naissance est celle des troubles, des schismes, du fanatisme; & le sang humain ne leur a jamais rien coûté dès qu'ils se sont crus intéressés à le rependre, pas même celui des Rois._ 199. Un Cénobite oisif. _Un quelqu'un a dit qu'il falloit se méfier d'une femme par devant, d'une mule par derriere, & d'un Moine de tous les côtés._ 207. Qui par l'heureux talent. _Nos bons Gaulois craignoient la grillade, & trouvoient qu'il étoit doux de se sauver pour de l'argent. Les Moines leur faisoient accroire qu'ils posséderoient dans le Ciel le centuple du terrein qu'ils leur céderoient ici-bas. C'étoit apparemment fondé sur le droit d'échange, ces bonnes gens leur faisoient des dons considérables afin d'être en Paradis de grands Propriétaires; comme personne ne revenoit de l'autre monde se plaindre d'avoir été attrapé, & que d'ailleurs tout Donataire & Bienfaiteur étoit presque mis au rang des Saints, c'étoit à qui donneroit le plus._ 220. Six Moines bien nourris. _Dans toutes Communauté fondée, chaque Moine jouit au moins de deux mille livres: est-ce là l'intention du Fondateur? & les richesses immenses qu'ils possédent ne seroient-elles pas bien mieux placées dans le sein des malheureux?_ 224. Observe à leur acquit. _C'est la pensée d'un Curé, qui disoit un jour à un Moine: Mon Pere, à nous deux nous ferions un bon Religieux; vous avez fait voeu de pauvreté, & je l'observe._ _N'est-il pas ridicule que les Moines engloutissent tous les revenus des Cures, & cherchent encore mille chicane à un Curé? Dans tous les Parlemens où les Curés ont des procès contre les gros Décimateurs, les Curés sont presque toujours sur la défiance contre ces animaux insatiables, qui ne disent jamais: nous en avons assez. Ne seroit-il pas plus conforme à la raison & à la Religion qu'un Curé, qui a toute la peine & toutes les charges, jouît en entier du revenu de sa Cure, & que par la loi du Talion on mît tous les Moines à Portion congrue? Si, selon eux, cent écus suffisent à un Curé, pareille somme ne suffira-t-elle pas à des gens qui ont fait voeu de pauvreté? Le Curé ne sera-t-il pas plus en état de soulager ses pauvres, & de vivre suivant la décence de son état? L'on donne à un Évêque une Abbaye, parce qu'il faut, dit-on, qu'il tienne son rang; à la bonne heure, j'y consens de tout mon coeur; mais par la même raison le Curé doit le tenir également, & le mépris que les Paysans ont pour leur Curé ne vient d'ordinaire que de la dépendance nécessaire où ceux-ci sont du Paysan. Le Docteur Worner, dans son Appendix à l'Histoire Ecclésiastique, est surpris que sur dix mille Chapelles ou Églises qui peuvent être en Angleterre, il y en ait six mille qui ont tout au plus 40 livres sterling de revenu. Il seroit donc bien plus étonné si on lui démontrait qu'en France il y a plus de quinze mille Cures dont le revenu va tout au plus à 16 livres sterling, sur lesquelles 16 livres un Curé est obligé de payer ses Décimes, un Domestique, de faire les réparations de son Presbitere, & de donner l'aumône à ses Paroissiens._ FIN. End of the Project Gutenberg EBook of L'anti-moine, by Anonymous *** END OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK L'ANTI-MOINE *** ***** This file should be named 61571-8.txt or 61571-8.zip ***** This and all associated files of various formats will be found in: http://www.gutenberg.org/6/1/5/7/61571/ Produced by René Galluvot (This file was produced from images generously made available by the Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr) Updated editions will replace the previous one--the old editions will be renamed. Creating the works from print editions not protected by U.S. copyright law means that no one owns a United States copyright in these works, so the Foundation (and you!) can copy and distribute it in the United States without permission and without paying copyright royalties. Special rules, set forth in the General Terms of Use part of this license, apply to copying and distributing Project Gutenberg-tm electronic works to protect the PROJECT GUTENBERG-tm concept and trademark. Project Gutenberg is a registered trademark, and may not be used if you charge for the eBooks, unless you receive specific permission. If you do not charge anything for copies of this eBook, complying with the rules is very easy. You may use this eBook for nearly any purpose such as creation of derivative works, reports, performances and research. They may be modified and printed and given away--you may do practically ANYTHING in the United States with eBooks not protected by U.S. copyright law. Redistribution is subject to the trademark license, especially commercial redistribution. START: FULL LICENSE THE FULL PROJECT GUTENBERG LICENSE PLEASE READ THIS BEFORE YOU DISTRIBUTE OR USE THIS WORK To protect the Project Gutenberg-tm mission of promoting the free distribution of electronic works, by using or distributing this work (or any other work associated in any way with the phrase "Project Gutenberg"), you agree to comply with all the terms of the Full Project Gutenberg-tm License available with this file or online at www.gutenberg.org/license. Section 1. General Terms of Use and Redistributing Project Gutenberg-tm electronic works 1.A. By reading or using any part of this Project Gutenberg-tm electronic work, you indicate that you have read, understand, agree to and accept all the terms of this license and intellectual property (trademark/copyright) agreement. If you do not agree to abide by all the terms of this agreement, you must cease using and return or destroy all copies of Project Gutenberg-tm electronic works in your possession. If you paid a fee for obtaining a copy of or access to a Project Gutenberg-tm electronic work and you do not agree to be bound by the terms of this agreement, you may obtain a refund from the person or entity to whom you paid the fee as set forth in paragraph 1.E.8. 1.B. "Project Gutenberg" is a registered trademark. It may only be used on or associated in any way with an electronic work by people who agree to be bound by the terms of this agreement. There are a few things that you can do with most Project Gutenberg-tm electronic works even without complying with the full terms of this agreement. See paragraph 1.C below. There are a lot of things you can do with Project Gutenberg-tm electronic works if you follow the terms of this agreement and help preserve free future access to Project Gutenberg-tm electronic works. See paragraph 1.E below. 1.C. The Project Gutenberg Literary Archive Foundation ("the Foundation" or PGLAF), owns a compilation copyright in the collection of Project Gutenberg-tm electronic works. Nearly all the individual works in the collection are in the public domain in the United States. If an individual work is unprotected by copyright law in the United States and you are located in the United States, we do not claim a right to prevent you from copying, distributing, performing, displaying or creating derivative works based on the work as long as all references to Project Gutenberg are removed. Of course, we hope that you will support the Project Gutenberg-tm mission of promoting free access to electronic works by freely sharing Project Gutenberg-tm works in compliance with the terms of this agreement for keeping the Project Gutenberg-tm name associated with the work. You can easily comply with the terms of this agreement by keeping this work in the same format with its attached full Project Gutenberg-tm License when you share it without charge with others. 1.D. The copyright laws of the place where you are located also govern what you can do with this work. Copyright laws in most countries are in a constant state of change. If you are outside the United States, check the laws of your country in addition to the terms of this agreement before downloading, copying, displaying, performing, distributing or creating derivative works based on this work or any other Project Gutenberg-tm work. The Foundation makes no representations concerning the copyright status of any work in any country outside the United States. 1.E. Unless you have removed all references to Project Gutenberg: 1.E.1. The following sentence, with active links to, or other immediate access to, the full Project Gutenberg-tm License must appear prominently whenever any copy of a Project Gutenberg-tm work (any work on which the phrase "Project Gutenberg" appears, or with which the phrase "Project Gutenberg" is associated) is accessed, displayed, performed, viewed, copied or distributed: This eBook is for the use of anyone anywhere in the United States and most other parts of the world at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.org. If you are not located in the United States, you'll have to check the laws of the country where you are located before using this ebook. 1.E.2. If an individual Project Gutenberg-tm electronic work is derived from texts not protected by U.S. copyright law (does not contain a notice indicating that it is posted with permission of the copyright holder), the work can be copied and distributed to anyone in the United States without paying any fees or charges. If you are redistributing or providing access to a work with the phrase "Project Gutenberg" associated with or appearing on the work, you must comply either with the requirements of paragraphs 1.E.1 through 1.E.7 or obtain permission for the use of the work and the Project Gutenberg-tm trademark as set forth in paragraphs 1.E.8 or 1.E.9. 1.E.3. If an individual Project Gutenberg-tm electronic work is posted with the permission of the copyright holder, your use and distribution must comply with both paragraphs 1.E.1 through 1.E.7 and any additional terms imposed by the copyright holder. Additional terms will be linked to the Project Gutenberg-tm License for all works posted with the permission of the copyright holder found at the beginning of this work. 1.E.4. Do not unlink or detach or remove the full Project Gutenberg-tm License terms from this work, or any files containing a part of this work or any other work associated with Project Gutenberg-tm. 1.E.5. Do not copy, display, perform, distribute or redistribute this electronic work, or any part of this electronic work, without prominently displaying the sentence set forth in paragraph 1.E.1 with active links or immediate access to the full terms of the Project Gutenberg-tm License. 1.E.6. You may convert to and distribute this work in any binary, compressed, marked up, nonproprietary or proprietary form, including any word processing or hypertext form. However, if you provide access to or distribute copies of a Project Gutenberg-tm work in a format other than "Plain Vanilla ASCII" or other format used in the official version posted on the official Project Gutenberg-tm web site (www.gutenberg.org), you must, at no additional cost, fee or expense to the user, provide a copy, a means of exporting a copy, or a means of obtaining a copy upon request, of the work in its original "Plain Vanilla ASCII" or other form. Any alternate format must include the full Project Gutenberg-tm License as specified in paragraph 1.E.1. 1.E.7. Do not charge a fee for access to, viewing, displaying, performing, copying or distributing any Project Gutenberg-tm works unless you comply with paragraph 1.E.8 or 1.E.9. 1.E.8. You may charge a reasonable fee for copies of or providing access to or distributing Project Gutenberg-tm electronic works provided that * You pay a royalty fee of 20% of the gross profits you derive from the use of Project Gutenberg-tm works calculated using the method you already use to calculate your applicable taxes. The fee is owed to the owner of the Project Gutenberg-tm trademark, but he has agreed to donate royalties under this paragraph to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation. Royalty payments must be paid within 60 days following each date on which you prepare (or are legally required to prepare) your periodic tax returns. Royalty payments should be clearly marked as such and sent to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation at the address specified in Section 4, "Information about donations to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation." * You provide a full refund of any money paid by a user who notifies you in writing (or by e-mail) within 30 days of receipt that s/he does not agree to the terms of the full Project Gutenberg-tm License. You must require such a user to return or destroy all copies of the works possessed in a physical medium and discontinue all use of and all access to other copies of Project Gutenberg-tm works. * You provide, in accordance with paragraph 1.F.3, a full refund of any money paid for a work or a replacement copy, if a defect in the electronic work is discovered and reported to you within 90 days of receipt of the work. * You comply with all other terms of this agreement for free distribution of Project Gutenberg-tm works. 1.E.9. If you wish to charge a fee or distribute a Project Gutenberg-tm electronic work or group of works on different terms than are set forth in this agreement, you must obtain permission in writing from both the Project Gutenberg Literary Archive Foundation and The Project Gutenberg Trademark LLC, the owner of the Project Gutenberg-tm trademark. Contact the Foundation as set forth in Section 3 below. 1.F. 1.F.1. Project Gutenberg volunteers and employees expend considerable effort to identify, do copyright research on, transcribe and proofread works not protected by U.S. copyright law in creating the Project Gutenberg-tm collection. Despite these efforts, Project Gutenberg-tm electronic works, and the medium on which they may be stored, may contain "Defects," such as, but not limited to, incomplete, inaccurate or corrupt data, transcription errors, a copyright or other intellectual property infringement, a defective or damaged disk or other medium, a computer virus, or computer codes that damage or cannot be read by your equipment. 1.F.2. LIMITED WARRANTY, DISCLAIMER OF DAMAGES - Except for the "Right of Replacement or Refund" described in paragraph 1.F.3, the Project Gutenberg Literary Archive Foundation, the owner of the Project Gutenberg-tm trademark, and any other party distributing a Project Gutenberg-tm electronic work under this agreement, disclaim all liability to you for damages, costs and expenses, including legal fees. YOU AGREE THAT YOU HAVE NO REMEDIES FOR NEGLIGENCE, STRICT LIABILITY, BREACH OF WARRANTY OR BREACH OF CONTRACT EXCEPT THOSE PROVIDED IN PARAGRAPH 1.F.3. YOU AGREE THAT THE FOUNDATION, THE TRADEMARK OWNER, AND ANY DISTRIBUTOR UNDER THIS AGREEMENT WILL NOT BE LIABLE TO YOU FOR ACTUAL, DIRECT, INDIRECT, CONSEQUENTIAL, PUNITIVE OR INCIDENTAL DAMAGES EVEN IF YOU GIVE NOTICE OF THE POSSIBILITY OF SUCH DAMAGE. 1.F.3. LIMITED RIGHT OF REPLACEMENT OR REFUND - If you discover a defect in this electronic work within 90 days of receiving it, you can receive a refund of the money (if any) you paid for it by sending a written explanation to the person you received the work from. If you received the work on a physical medium, you must return the medium with your written explanation. The person or entity that provided you with the defective work may elect to provide a replacement copy in lieu of a refund. If you received the work electronically, the person or entity providing it to you may choose to give you a second opportunity to receive the work electronically in lieu of a refund. If the second copy is also defective, you may demand a refund in writing without further opportunities to fix the problem. 1.F.4. Except for the limited right of replacement or refund set forth in paragraph 1.F.3, this work is provided to you 'AS-IS', WITH NO OTHER WARRANTIES OF ANY KIND, EXPRESS OR IMPLIED, INCLUDING BUT NOT LIMITED TO WARRANTIES OF MERCHANTABILITY OR FITNESS FOR ANY PURPOSE. 1.F.5. Some states do not allow disclaimers of certain implied warranties or the exclusion or limitation of certain types of damages. If any disclaimer or limitation set forth in this agreement violates the law of the state applicable to this agreement, the agreement shall be interpreted to make the maximum disclaimer or limitation permitted by the applicable state law. The invalidity or unenforceability of any provision of this agreement shall not void the remaining provisions. 1.F.6. INDEMNITY - You agree to indemnify and hold the Foundation, the trademark owner, any agent or employee of the Foundation, anyone providing copies of Project Gutenberg-tm electronic works in accordance with this agreement, and any volunteers associated with the production, promotion and distribution of Project Gutenberg-tm electronic works, harmless from all liability, costs and expenses, including legal fees, that arise directly or indirectly from any of the following which you do or cause to occur: (a) distribution of this or any Project Gutenberg-tm work, (b) alteration, modification, or additions or deletions to any Project Gutenberg-tm work, and (c) any Defect you cause. Section 2. Information about the Mission of Project Gutenberg-tm Project Gutenberg-tm is synonymous with the free distribution of electronic works in formats readable by the widest variety of computers including obsolete, old, middle-aged and new computers. It exists because of the efforts of hundreds of volunteers and donations from people in all walks of life. Volunteers and financial support to provide volunteers with the assistance they need are critical to reaching Project Gutenberg-tm's goals and ensuring that the Project Gutenberg-tm collection will remain freely available for generations to come. In 2001, the Project Gutenberg Literary Archive Foundation was created to provide a secure and permanent future for Project Gutenberg-tm and future generations. To learn more about the Project Gutenberg Literary Archive Foundation and how your efforts and donations can help, see Sections 3 and 4 and the Foundation information page at www.gutenberg.org Section 3. Information about the Project Gutenberg Literary Archive Foundation The Project Gutenberg Literary Archive Foundation is a non profit 501(c)(3) educational corporation organized under the laws of the state of Mississippi and granted tax exempt status by the Internal Revenue Service. The Foundation's EIN or federal tax identification number is 64-6221541. Contributions to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation are tax deductible to the full extent permitted by U.S. federal laws and your state's laws. The Foundation's principal office is in Fairbanks, Alaska, with the mailing address: PO Box 750175, Fairbanks, AK 99775, but its volunteers and employees are scattered throughout numerous locations. Its business office is located at 809 North 1500 West, Salt Lake City, UT 84116, (801) 596-1887. Email contact links and up to date contact information can be found at the Foundation's web site and official page at www.gutenberg.org/contact For additional contact information: Dr. Gregory B. Newby Chief Executive and Director gbnewby@pglaf.org Section 4. Information about Donations to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation Project Gutenberg-tm depends upon and cannot survive without wide spread public support and donations to carry out its mission of increasing the number of public domain and licensed works that can be freely distributed in machine readable form accessible by the widest array of equipment including outdated equipment. Many small donations ($1 to $5,000) are particularly important to maintaining tax exempt status with the IRS. The Foundation is committed to complying with the laws regulating charities and charitable donations in all 50 states of the United States. Compliance requirements are not uniform and it takes a considerable effort, much paperwork and many fees to meet and keep up with these requirements. We do not solicit donations in locations where we have not received written confirmation of compliance. To SEND DONATIONS or determine the status of compliance for any particular state visit www.gutenberg.org/donate While we cannot and do not solicit contributions from states where we have not met the solicitation requirements, we know of no prohibition against accepting unsolicited donations from donors in such states who approach us with offers to donate. International donations are gratefully accepted, but we cannot make any statements concerning tax treatment of donations received from outside the United States. U.S. laws alone swamp our small staff. Please check the Project Gutenberg Web pages for current donation methods and addresses. Donations are accepted in a number of other ways including checks, online payments and credit card donations. To donate, please visit: www.gutenberg.org/donate Section 5. General Information About Project Gutenberg-tm electronic works. Professor Michael S. Hart was the originator of the Project Gutenberg-tm concept of a library of electronic works that could be freely shared with anyone. For forty years, he produced and distributed Project Gutenberg-tm eBooks with only a loose network of volunteer support. Project Gutenberg-tm eBooks are often created from several printed editions, all of which are confirmed as not protected by copyright in the U.S. unless a copyright notice is included. Thus, we do not necessarily keep eBooks in compliance with any particular paper edition. Most people start at our Web site which has the main PG search facility: www.gutenberg.org This Web site includes information about Project Gutenberg-tm, including how to make donations to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation, how to help produce our new eBooks, and how to subscribe to our email newsletter to hear about new eBooks.